dimanche 12 février 2012

Séance de rattrapage...

... en écoutant l'album Moffou de Salif Keita.
Chaleur de la voix, blancheur du ciel.
Les jours passent si vite. Des dates sont fixées, le planning se complète peu à peu. Des rencontres en perspective, des lectures, musicales, dansées, partagées.
Il est vrai que la résidence en pays de Falaise impliquait un lien avec la danse, ce qui m'a tout de suite séduit.


En réponse à un message laissé par un Indien lecteur du blog, je vous reparle de Marie Nimier et de son recueil de nouvelles intitulé Vous dansez ? qui retrace le parcours de cinq danseurs, leur vécu, leurs plaisirs, leurs peurs (audition, vieillissement, etc.), leurs pensées pendant que le corps est en mouvement. Que se passe-t-il dans la tête du danseur lorsqu'il danse ?
Dominique Boivin, chorégraphe de la compagnie "Beau geste", en a fait un spectacle.


A quoi tu penses ?
Je pense que parmi tous les spectacles de danse que j'ai vus ces dernières années, celui-ci fait partie de mes préférés.
Dissocier le mouvement de la parole. Trouver un langage propre au corps. Comme dans un album pour enfants, la danse (l'illustration) ne doit pas répéter ce qui est dit dans le texte.


Je repense à cette danseuse qui ne peut plus s'arrêter (la dernière saynète, particulièrement touchante, voir photo de Jean-Louis Fernandez ci-dessus).
Le mouvement, pour elle, est la seule chance de rester en vie. Pas faux. Et pourtant si tragique quand on la voit s'épuiser, ne jamais achever de.
Encore.
Et encore.
Jusqu'au noir complet dans la salle.
Le spectacle se termine par une rencontre, les interprètes répondent sur le vif à la même question : à quoi tu penses ? Quel ressenti pendant ce spectacle précisément ?

Il neige.
Une autre danse, qui jamais ne se fatigue.
A quoi tu penses ?
Je pense à cette résidence sous la neige en écoutant des chants du Mali.
Sang froid, coeur chaud.
A quoi je pense quand j'écris ?
Mes doigts dansent sur le clavier, tentent de suivre cette pensée qui avance dans ma tête, qui se construit, qui chuchote, qui crie, qui a la voix de tel ou tel personnage, laisser les perles s'enfiler. La couleur de sa voix, la rendre par des mots. Trouver les mots justes.


Contrastée ?


Loup noir, d'Antoine Guillopé.

3 commentaires:

  1. Des nouvelles sur la danse ! Voilà le déclic, celui-là, c'est sur je vais aller l'acheter ! :)

    Etes-vous seule comme auteur dans cette résidence ?

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  2. http://lerefugedecheyenne.hautetfort.com

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  3. Oui oui, un seul invité par an.
    Merci pour le lien.

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